法語小說閱讀:巴黎圣母院(17)
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2020-12-08 23:38
編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校
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法語小說閱讀:巴黎圣母院(17)
CLAUDE FROLLO 克洛德·弗洛羅
En effet, Claude Frollo n'était pas un personnage vulgaire. Il appartenait à une de ces familles moyennes qu'on appelait indifféremment dans le langage impertinent du siècle dernier haute bourgeoisie ou petite noblesse. Cette famille avait hérité des frères Paclet le fief de Tirechappe, qui relevait de l'évêque de Paris, et dont les vingt-une maisons avaient été au treizième siècle l'objet de tant de plaidoiries par-devant l'official. Comme possesseur de ce fief Claude Frollo était un des sept vingt-un seigneurs prétendant censive dans Paris et ses faubourgs ; et l'on a pu voir longtemps son nom inscrit en cette qualité, entre l'h tel de Tancarville, appartenant à ma tre Fran ois Le Rez, et le collège de Tours, dans le cartulaire déposé à Saint-Martin des Champs.
Claude Frollo avait été destiné dès l'enfance par ses parents à l'état ecclésiastique. On lui avait appris à lire dans du latin. Il avait été élevé à baisser les yeux et à parler bas. Tout enfant, son père l'avait clo tré au collège de Torchi en l'Université. C'est là qu'il avait grandi, sur le missel et le Lexicon.
C'était d'ailleurs un enfant triste, grave, sérieux, qui étudiait ardemment et apprenait vite. Il ne jetait pas grand cri dans les récréations, se mêlait peu aux bacchanales de la rue du Fouarre, ne savait ce que c'était que dare alapas et capillos laniare, et n'avait fait aucune figure dans cette mutinerie de 1463 que les annalistes enregistrent gravement sous le titre de : " Sixième trouble de l'Université ". Il lui arrivait rarement de railler les pauvres écoliers de Montagu pour les cappettes dont ils tiraient leur nom, ou les boursiers du Collège de Dormans pour leur tonsure rase et leur surtout tri-parti de drap pers, bleu et violet, azurini coloris et bruni, comme dit la charte du cardinal des Quatre-Couronnes.
En revanche, il était assidu aux grandes et petites écoles de la rue Saint-Jean-de-Beauvais. Le premier écolier que l'abbé de Saint-Pierre de Val, au moment de commencer sa lecture de droit canon, apercevait toujours collé vis-à-vis de sa chaire à un pilier de l'école Saint-Vendregesile, c'était Claude Frollo, armé de son écritoire de corne, machant sa plume, griffonnant sur son genou usé, et l'hiver soufflant dans ses doigts. Le premier auditeur que messire Miles d'Isliers, docteur en Décret, voyait arriver chaque lundi matin, tout essoufflé, à l'ouverture des portes de l'école du Chef-Saint-Denis, c'était Claude Frollo. Aussi, à seize ans, le jeune clerc e t pu tenir tête, en théologie mystique à un père de église, en théologie canonique à un père des conciles, en théologie scolastique à un docteur de Sorbonne.
La théologie dépassée, il s'était précipité dans le Décret. Du Ma tre des Sentences, il était tombé aux Capitulaires de Charlemagne. Et successivement il avait dévoré, dans son appétit de science, décrétales sur décrétales, celles de Théodore, évêque d'Hispale, celles de Bouchard, évêque de Worms, celles d'Yves, évêque de Chartres ; puis le Décret de Gratien qui succéda aux Capitulaires de Charlemagne ; puis le recueil de Grégoire IX ; puis l'ép tre Super specula d'Honorius III. Il se fit claire, il se fit familière cette vaste et tumultueuse période du droit civil et du droit canon en lutte et en travail dans le chaos du moyen age, période que l'évêque Théodore ouvre en 618 et que ferme en 1227 le pape Grégoire.
Le Décret digéré, il se jeta sur la médecine, et sur les arts libéraux. Il étudia la science des herbes, la science des onguents. Il devint expert aux fièvres et aux contusions, aux navrures et aux apostumes. Jacques d'Espars l'e t re u médecin physicien, Richard Hellain, médecin chirurgien. Il parcourut également tous les degrés de licence, ma trise et doctorerie des arts. Il étudia les langues, le latin, le grec, l'hébreu, triple sanctuaire alors bien peu fréquenté. C'était une véritable fièvre d'acquérir et de thésauriser en fait de science. à dix-huit ans, les quatre facultés y avaient passé. Il semblait au jeune homme que la vie avait un but unique : savoir.
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