法語小說閱讀:三個(gè)火槍手(63)
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來源:網(wǎng)絡(luò)
2021-02-25 23:58
編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校
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摘要:
法語小說閱讀:三個(gè)火槍手(63)
UNE GOUTTE D'EAU.
一滴水
A peine Rochefort fut-il sorti, que Mme Bonacieux rentra. Elle trouva Milady le visage riant.
" Eh bien, dit la jeune femme, ce que vous craigniez est donc arrivé ; ce soir ou demain le cardinal vous envoie prendre ?
-- Qui vous a dit cela, mon enfant ? demanda Milady.
-- Je l'ai entendu de la bouche même du messager.
-- Venez vous asseoir ici près de moi, dit Milady.
-- Me voici.
-- Attendez que je m'assure si personne ne nous écoute.
-- Pourquoi toutes ces précautions ?
-- Vous allez le savoir. "
Milady se leva et alla à la porte, l'ouvrit, regarda dans le corridor, et revint se rasseoir près de Mme Bonacieux.
" Alors, dit-elle, il a bien joué son r le.
-- Qui cela ?
-- Celui qui s'est présenté à l'abbesse comme l'envoyé du cardinal.
-- C'était donc un r le qu'il jouait ?
-- Oui, mon enfant.
-- Cet homme n'est donc pas...
-- Cet homme, dit Milady en baissant la voix, c'est mon frère.
-- Votre frère ! s'écria Mme Bonacieux.
-- Eh bien, il n'y a que vous qui sachiez ce secret, mon enfant ; si vous le confiez à qui que ce soit au monde, je serai perdue, et vous aussi peut-être.
-- Oh ! mon Dieu !
-- Ecoutez, voici ce qui se passe : mon frère, qui venait à mon secours pour m'enlever ici de force, s'il le fallait, a rencontré l'émissaire du cardinal qui venait me chercher ; il l'a suivi. Arrivé à un endroit du chemin solitaire et écarté, il a mis l'épée à la main en sommant le messager de lui remettre les papiers dont il était porteur ; le messager a voulu se défendre, mon frère l'a tué.
-- Oh ! fit Mme Bonacieux en frissonnant.
-- C'était le seul moyen, songez-y. Alors mon frère a résolu de substituer la ruse à la force : il a pris les papiers, il s'est présenté ici comme l'émissaire du cardinal lui-même, et dans une heure ou deux, une voiture doit venir me prendre de la part de Son Eminence.
-- Je comprends ; cette voiture, c'est votre frère qui vous l'envoie.
-- Justement ; mais ce n'est pas tout : cette lettre que vous avez re ue, et que vous croyez de Mme Chevreuse...
-- Eh bien ?
-- Elle est fausse.
-- Comment cela ?
-- Oui, fausse : c'est un piège pour que vous ne fassiez pas de résistance quand on viendra vous chercher.
-- Mais c'est d'Artagnan qui viendra.
-- Détrompez-vous, d'Artagnan et ses amis sont retenus au siège de La Rochelle.
-- Comment savez-vous cela ?
-- Mon frère a rencontré des émissaires du cardinal en habits de mousquetaires. On vous aurait appelée à la porte, vous auriez cru avoir affaire à des amis, on vous enlevait et on vous ramenait à Paris.
-- Oh ! mon Dieu ! ma tête se perd au milieu de ce chaos d'iniquités. Je sens que si cela durait, continua Mme Bonacieux en portant ses mains à son front, je deviendrais folle !
-- Attendez...
-- Quoi ?
-- J'entends le pas d'un cheval, c'est celui de mon frère qui repart ; je veux lui dire un dernier adieu, venez. "
Milady ouvrit la fenêtre et fit signe à Mme Bonacieux de l'y rejoindre. La jeune femme y alla.
Rochefort passait au galop.
" Adieu, frère " , s'écria Milady.
Le chevalier leva la tête, vit les deux jeunes femmes, et, tout courant, fit à Milady un signe amical de la main.
" Ce bon Georges ! " dit-elle en refermant la fenêtre avec une expression de visage pleine d'affection et de mélancolie.
Et elle revint s'asseoir à sa place, comme si elle e t été plongée dans des réflexions toutes personnelles.
" Chère dame ! dit Mme Bonacieux, pardon de vous interrompre ! mais que me conseillez-vous de faire ? mon Dieu ! Vous avez plus d'expérience que moi, parlez, je vous écoute.
-- D'abord, dit Milady, il se peut que je me trompe et que d'Artagnan et ses amis viennent véritablement à votre secours.